Belle Histoire n°17 : Dialogue citoyen : Comment impliquer les habitants dans la fabrique de la ville ?

Les 6 conseils pour un dialogue citoyen efficace par Missions Publiques et Res publica

Photo : Convention citoyenne pour le climat @Missions Publiques

Trouver des méthodes de participation adaptées, animer et permettre la mise en débat des paroles de citoyens, articuler moments de participation et décision : voilà les missions des agences spécialisées en participation citoyenne Missions Publiques et Res publica, qui ont notamment animé ensemble la Convention Citoyenne pour le Climat entre 2019 et 2020. Leur engagement ? Mettre en application l’intelligence des citoyens et leur capacité à peser sur les choix de la cité. Mais cet objectif demande de l’expérience et une connaissance fine des méthodes et processus participatifs. Dans le cadre d’un atelier de l’Urban Lab, Judith Ferrando, co-directrice de Missions Publiques et Gilles-Laurent Rayssac, président de Res publica, nous ont livré 6 conseils pour un dialogue citoyen efficace :

1. Tenir les habitants informés pendant toute la durée du projet. De l’initiation du projet à son aboutissement, il est primordial d’informer les citoyens de ses avancements et d’adopter une posture de dialogue permanent, même si toutes les étapes ne font pas appel à une démarche participative. Cela permet d’assurer la traçabilité du projet. 
2. Multiplier les outils afin d’impliquer un public le plus large possible. Plateformes digitales, réunions en physique, rencontres dans les lieux de sociabilité comme les associations ou les clubs de sport, support des réseaux de quartier pour communiquer sur le projet : tous les moyens sont bons pour échanger avec les habitants et favoriser l’inclusion. 
3. Savoir se remettre en question et adapter les dispositifs aux situations. La règle est simple : si le public quitte un processus de concertation, c’est que la question ou le résultat n’est pas adapté ou ne lui convient pas. Savoir rebondir sur des techniques qui ne marchent pas pour proposer des méthodes alternatives en fonction des habitudes et des préférences des participants : voilà l’un des enjeux clés d’une bonne participation citoyenne. 
4. Informer sans noyer sous trop d’informations techniques. La sensibilisation des habitants passe par l’information qu’on leur transmet et les enseignements qu’on leur propose. Mais attention à ne pas les submerger avec des informations trop précises et techniques : l’idée n’est pas de les transformer en experts, mais de leur donner des clés de lecture, de trouver un langage commun, de lancer une discussion politique et non technique. La question à se poser : Comment détechniciser pour répondre à l’enjeu ciblé ? 
5. Informer pour dialoguer, et non pour convaincre. Ce n’est pas parce que les gens sont plus informés qu’ils seront plus d’accords. Une concertation ouvre la possibilité de modifier le projet en fonction des retours des citoyens. 
6. Tendre vers l’intérêt général à partir des intérêts individuels recueillis. Que les citoyens prennent part à un dialogue par curiosité, par sociabilité, par intérêt personnel ou par civisme, ils participent dans tous les cas à la formalisation de l’intérêt général en confrontant le projet à leurs propres visions et intérêts. Toute participation est légitime, quelque soit son motif.

La consultation citoyenne pour créer un tiers-lieu à l’image des habitants avec Les Tranquilles

Photo : @Les Tranquilles

Échanger avec les habitants d’un quartier et créer un tiers-lieu adapté à leurs besoins : voilà le défi dans lequel se sont lancés Les Tranquilles, collectif engagé dans la création de lieux conviviaux et inclusifs à Noisy-le-Sec (93). Mais afin que ce lieu ait un sens pour les habitants des alentours, l’association s’est lancée dans une démarche participative pendant laquelle ses membres vont à la rencontres des riverains. Sondages sur les réseaux sociaux, rencontres sur le terrain en bas des immeubles ou en porte-à-porte, création d’un tiers-lieu mobile temporaire pour amorcer des ateliers, démarche “Rue à Partager” qui propose des activités culturelles dans l’espace public pour permettre aux habitants de se le réapproprier… Cette multitude de méthodes utilisées a permis aux Tranquilles d’identifier notamment un grand besoin d’espaces de télétravail dans le quartier, élément qui a été intégré au projet de tiers-lieu. Cette initiative est soutenue par la Mairie et le département et développe des partenariats avec des bailleurs afin trouver des locaux. Rendez-vous cet été pour la préfiguration de ce beau projet !

Par ici, retrouvez la vidéo de présentation des Tranquilles par l'Arc de l'innovation !

Le numérique pour redonner le pouvoir aux citoyens avec Orida

Photo : équipe d'@Orida

Informer, consulter et impliquer les citoyens dans les projets participatifs de leurs mairies et communes : c’est l’objectif que s’est fixé Orida en développant une solution digitale destinée à mettre en lien les acteurs publics et/ou privés de la fabrique de la ville et les habitants. Illustration parlante de la civic-tech, la startup met les technologies au service de l’humain en travaillant sur un design numérique intuitif et pédagogique pour permettre à toutes les parties prenantes de s’approprier l’information facilement et de participer à la prise de décisions (par ici un exemple de leur réalisation). Budget participatif, sondage des citoyens, moments de rencontres entre citoyens et porteurs de projets : Orida montre que le numérique, sans être une fin en soi, peut être utilisé de manière juste et favoriser la participation, l’inclusion et le mieux vivre-ensemble. 

Par ici, découvrez le podcast “Visage de l’innovation urbaine - Orida” réalisé lors du Hacking de l’Hotel de Ville de Paris&Co.

Le choix des futurs commerces locaux par les habitants avec Cmarue

Photo : Nadia Tiourtite, fondatrice de Cmarue @LeParisien

Et si les habitants avaient leur mot à dire dans la programmation commerciale de leur quartier ? C’est l’idée de Cmarue qui propose aux riverains de contribuer aux choix des commerces à implanter dans les locaux vacants de leur quartier. Grâce à cette implication des habitants,  la startup permet à des commerçants de s’installer durablement là où ils répondent à une réelle demande. Diagnostics des besoins, crowdsourcing de la vacance immobilière, animation de communautés pour favoriser l’implantation des commerces, consultations locales par les commerçants et plateforme de concertation en ligne : Cmarue repense l’urbanisme commercial pour davantage y impliquer les citoyens et donner à voir une nouvelle fabrique de la ville, plus participative et plus inclusive. 

Cette 17ème Belle Histoire de l’Urban Lab est inspirée du dernier atelier métier du même nom que nous avons organisé le 3 février dernier pour nos partenaires. Nous sommes là pour vous aider à réfléchir et agir au sein de vos structures sur ces enjeux. Si vous souhaitez aller plus loin, n’hésitez pas à nous contacter à l'adresse mail suivante : urbanlab@parisandco.com