Répondre à toutes ces questions nécessite un travail d’enquête et d’entretien précis et qualitatif avec les porteurs de projets accompagnés pendant ces dix ans. Telle est la mission confiée à Valentin Bertrand, stagiaire à l’Urban Lab pendant 6 mois, sous la direction d’Elise Batkin, cheffe de projet. L’Urban Lab souhaite ici en détailler la méthodologie employée pour recueillir ces données, et faire part des grands enseignements tirés de l'exercice.
La méthodologie
Ce travail débute par la construction d’un questionnaire adapté aux différentes situations (structure, programme, statut de l’expérimentation), autour de 4 grands thèmes : la carte d’identité du projet, la recherche de terrain et le déploiement, la transformation (ou valorisation c’est-à-dire ce qu’il s’est passé après l’expérimentation), une question de synthèse (critique de l’accompagnement, piste d’amélioration, le referiez-vous ?...). S’en est suivie une phase d’entretiens qualitatifs, semi-directifs, auprès des porteurs de projets concernés.
- Les porteurs de 196 projets ont été contactés pour un taux de retour de 53%
- Les résultats se basent en conséquence sur les 83 entretiens réalisés : 12 en présentiel, 71 par téléphone et 23 retours par mail ; échantillon représentatif des types de porteurs de projet (startup, associations, grands groupes), type d’expérimentations (déployée/non-déployée).
Soit 350 mails envoyés, 120 relances, des heures de téléphone sans compter et plus 17 litres de sueurs
Les résultats
- 328 projets ont été accompagnés, dont 284 en partenariat avec la Ville de Paris et la région Île-de-France et 34 « corporate » (partenariat avec un grand groupe)
- Près de 2/3 des projets ont été déployés (64%)
- 72% pour les grands groupes, 64% pour les PME, 62% pour les startup et 42% pour les associations
- 49% des projets ont été commercialisés suite à l'expérimentation, 19% ont subi des ajustements avant la phase de commercialisation, 23% ont subi un échec. 9% des projets sont en cours de déploiement.
- A la question « l’expérimentation urbaine accompagnée par l’Urban Lab vous-a-t-elle été utile », les porteurs de projets répondent "oui" à 85%.
- A la question « Le referiez-vous ? », les porteurs de projets répondent à "oui" à 76%.
Les enseignements
Grâce aux réponses, l'Urban Lab dispose de données permettant de conclure sur ce qu'est une expérimentation à succès. Une expérimentation réussie, ce n’est pas toujours une expérimentation déployée et commercialisée en suite (même si c’est le scénario idéal). C’est davantage une expérimentation qui permet de bien répondre aux hypothèses posées en amont du test en condition réelle.
Les différents types d’expérimentations qui peuvent être considérées comme réussies :
- Les expérimentations déployées puis commercialisées (scénario idéal)
- Les expérimentations déployées mais non-suivies d’une commercialisation car les hypothèses n’ont pas été validées (on évite le crash grâce à l'expé)
- Les expérimentations non-déployées mais source de connaissance, le projet s’est confronté à un frein avant son déploiement (on apprend de ses échecs ou des échecs d'autres acteurs)
La partie secrète
La dernière partie des entretiens concerne les bonnes pratiques afin d’optimiser un projet d’expérimentation et les pistes d’améliorations pour l’accompagnement de l’Urban Lab. Ces résultats constituant notre cœur de métier et notre valeur ajoutée par rapport à la concurrence, vous comprendrez qu'ils soient jalousement conservés par nos soins. Si vous souhaitez en savoir davantage, vous pouvez écrire à elise.batkin@parisandco.com.
Un bilan avant les Quartiers d'innovation urbaine
Enfin, ce bilan permet à l'Urban Lab, aux porteurs de projets et aux partenaires d'avoir une vue exhaustive à l’orée du tournant décisif des Quartiers d'innovation urbaine. Ces deux quartiers concentrent désormais les expérimentations dans le 13ème (2018) et le nord de la métropole Parisienne (2019). Ces données permettront aussi de comparer les deux modalités d'expérimentation (temps pour déployer et taux de déploiement, connaissance du terrain, implication des acteurs territoriaux, des partenaires et des habitants...).