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Hébergement d'urgence réversible #résilience #anti-crise

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Depuis le 17 mars dernier, les structures d'hébergement temporaire enregistrent un nombre croissant d'arrivées. Comment accueillir dignement dans ce contexte d'urgence ? En partenariat avec l'association Alteralia, la jeune agence d'architecture Fieldwork a développé, en quelques semaines, une solution d'aménagement réversible, biosourcée et lowtech. 

Le projet

La crise sanitaire met à l'épreuve nos infrastructures urbaines. Elles doivent se montrer réactives pour répondre à des situations d’urgence sociale, aggravées par le confinement. Comment proposer dans ce contexte un hébergement pour tous ? Comment accueillir dignement ?

Depuis 3 semaines, c’est la préoccupation quotidienne de Marcos Da Silva, Andrej Bernik et Delphine Luboz, architectes fondateurs et associés de Fieldwork. Accompagnés par le Pôle Ville durable de Paris&Co, ils travaillent régulièrement sur des projets d’expérimentations urbaines autour de l’adaptation des villes au changement climatique. En partenariat avec l’association Alteralia, cette fois-ci, les jeunes architectes se sont engagés dans l’aménagement d’un centre temporaire d’accueil, situé dans un ancien magasin de sport, à Porte de Saint-Cloud.

Leur objectif : développer une solution architecturale simple, dans un temps record, pour assurer aux personnes accueillies un peu d'intimité. Elle permettra d'aménager 28 cellules de vie, pour accueillir 28 familles en grande précarité. 

Pour ce faire, ils se sont lancés dans la conception et la fabrication d’un système ingénieux de cloisonnement modulable en bois, montable et démontable par tous, en quelques instants. Robuste, sans attache, sans colle, composée d’un simple panneau, d’un poteau central et d’une clef en bois : cette innovation architecturale lowtech, répond au besoin de flexibilité de centres d'accueil temporaire en perpétuelle reconfiguration.

La réussite de ce projet a été possible grâce à la collaboration étroite de l'entreprise Depuis 1920 (menuisier), déterminée à aider les architectes alors que l'approvisionnement en matériaux semblait impossible. Ensemble, ils ont rusé et ont co-développé une solution aujourd'hui duplicable. Après une semaine de production en atelier, les 160 panneaux ont été montés dans le cadre d’un chantier participatif improvisé avec les familles, le temps de deux après-midis. Dénommé LT+, ce concept est devenu en quelques semaines une réalité d'utilité publique, accessible en open-source pour que d'autres projets solidaires en bénéficient. 

L'impact

 

Le retour du terrain

Notre défi est de conjuguer architecture écologique et sociale. Bien souvent, dans les projets d'urgence, les mesures environnementales sont oubliées comme s'il était impossible de réunir les deux. En quelques semaines, nous avons conçu un système issu de matériaux biosourcés, parfaitement démontable et réemployable pour d'autres usages. La réflexion écologique doit être engagée en amont du projet et sa mise en œuvre ne coûte pas nécessairement plus ! Les "contraintes" sont d'ailleurs bien souvent génératrices d'innovations. L'un ne peut aller sans l'autre si nous voulons construire des villes réellement durables, c'est à dire capables de s'adapter aux situations de crise comme celle que nous traversons actuellement.

Andrej Bernik - Architecte Fieldwork

 

 

Et demain ?

De nouveaux usages et une gamme élargie 

Cette version bêta du cloisonnement LT+, Fieldwork entend la décliner dans ses dimensions, ses couleurs ou ses propriétés acoustiques. Elle pourra ainsi servir à d'autres usages, pour favoriser la modularité de bâtiments culturels ou de bureaux par exemple.

Au delà de ce projet ...

Toujours en partenariat avec Alteralia, Fieldwork travaille également sur une autre grande problématique de l'adaptation de nos villes au changement climatique : le phénomène d'îlot de chaleur urbain. Dénommée Lisière d'une tierce forêt, cette expérimentation, accompagnée par l'Urban Lab, transforme le parking d'un foyer de jeunes travailleurs à Aubervilliers, en un mini écosystème forestier urbain. Érables, Ormes, Chênes et béton poreux habillent, depuis le printemps dernier, cet espace public hybride d'un nouveau genre et vise le rafraichissement de nos villes par la réintroduction du vivant.

 

Pour aller plus loin en vidéo !

 

 

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