Les modèles économiques des projets d’intérêt général se différencient de ceux des entreprises traditionnelles car ils reposent sur l’hybridation de différentes sources de revenus : ressources propres, subventions publiques et fonds privés.
Deux modèles socio-économiques principaux se distinguent pour les projets d’intérêt général. Le premier modèle se caractérise par une forte mobilisation du financement public. La pérennité du projet et sa santé budgétaire sont ici directement liées aux décisions des pouvoirs publics, une dépendance qui peut alors s’avérer source de fragilité. Le second modèle socio-économique identifié repose sur la vente de produits et services aux collectivités et entreprises et dans une moindre mesure sur les aides publiques. Ce modèle est plus soutenable que le précédent, mais aussi plus difficile à mettre en place et donc plus marginal dans la pratique.
Ci-dessous, nous vous proposons plusieurs solutions pour répondre aux enjeux posés par ces équilibres financiers complexes.
Il est nécessaire d’instaurer une relation de confiance réciproque entre les acteurs publics financeurs et les porteurs de projets d’intérêt général, ainsi qu’une reconnaissance de leur caractère innovant et attractif, au même titre que les startups et PME.
1. Un recours au financement pluriannuel de plus en plus marginal
2. Des délais de versement des financements longs, qui déstabilisent la structure des projets d’innovation sociale
3. Un difficile accès aux canaux et dispositifs de financement traditionnels de l’innovation
4. Des financements déséquilibrés entre petites et grandes structures de l’innovation sociale
5. La commande publique responsable, un outil de soutien aux structures de l’utilité sociale à mieux exploiter
1. Accroître le recours aux conventions pluriannuelles d’objectifs et réduire leurs délais de paiement
2. Étendre les aides du secteur traditionnel de l’innovation aux acteurs de l’innovation sociale
3. Développer les dispositifs de financement à destination des structures d’innovation sociale locales
4. Généraliser une commande publique socialement responsable ambitieuse et accessible aux structures d’utilité sociale
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Pour pérenniser les structures existantes et permettre à de nouveaux projets d’innovation sociale d’émerger, il est nécessaire de diversifier et d’adapter les dispositifs de financement pour répondre le plus finement possible aux besoins réels des porteurs de projets.
1. Des appels à projets nombreux et chronophages
2. De fortes exigences de reporting, difficiles à gérer pour les porteurs de projets
3. Des dispositifs et outils de financement parfois en décalage avec les besoins du terrain
4. Les évaluateurs des demandes de financements ont besoin d’être formés aux logiques entrepreneuriales
1. Intensifier le recours aux subventions de fonctionnement
2. Créer un formulaire unique pour répondre aux différents appels à projets publics, et de la même façon un formulaire commun pour le reporting
3. Diversifier les types d’aides en développant les contributions en nature
4. Former les décideurs et évaluateurs publics aux enjeux et logiques entrepreneuriales
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Les structures d’intérêt général sont des viviers de projets, mais nécessitent un accompagnement sur-mesure pour stabiliser leur modèle socio-économique et renforcer leur autofinancement.
1. Un besoin d’accompagnement dans la structuration du modèle économique
2. Un maillage peu lisible des dispositifs d’accompagnement
1. Compléter tout octroi de subvention par un suivi de la structuration économique des projets financés
2. Adapter le nombre de dispositifs d’accompagnement à la densité de projets d’innovation sociale présents localement
3. Créer un portail unique pour répertorier l’ensemble des dispositifs d’accompagnement existant à l’échelle d’un territoire
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Mieux associer les habitants et acteurs associatifs aux instances politiques permettrait pourtant de stimuler l’entrepreneuriat à impact. Ce serait également le moyen de s’assurer d’une détection plus fine des acteurs locaux et de la meilleure appréhension de leurs actions et impacts. Ils pourraient devenir de véritables partenaires stratégiques des instances politiques locales.
1. Certaines orientations de la politique de la ville sont parfois en décalage avec les réalités du terrain
2. Les habitants et associations ne sont pas encore assez associés aux décisions politiques locales
3. Les habitants ne se saisissent pas suffisamment des outils de participation citoyenne
1. Donner plus de moyens financiers aux dispositifs locaux de participation citoyenne et augmenter leur maillage dans les QPV
2. Créer un conseil national des solutions pour optimiser la redistribution des budgets du Plan de relance alloués aux quartiers populaires
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